Note : à des fins d’accessibilité universelle, ce qui suit décrit de façon textuelle la vidéo, pour les personnes ayant un trouble de la vue ou non voyantes.
Des bulles de commentaires apparaissent successivement, lues par une personne différente pour chacun :
- « Les commerces disparaissent, ça ne donne pas envie de venir. »
- « Il est impossible de se garer en centre-ville. »
- « Les grandes surfaces ont un grand parking gratuit, au moins. »
- « Il n’y a rien à faire en centre-ville. »
- « À force de fermer les zones aux voitures, voilà le résultat. »
- « Tout est trop cher. »
Voix off.
Ces commentaires, on les croise de plus en plus… à Blois, mais aussi à travers tout l’Hexagone. Loin d’être localisé, le problème concerne en effet toute la France. (Des émojis apparaissent à côté de chaque commentaire, ceux-ci se multiplent à travers l’Hexagone, qui apparait progressivement.)
D’après un article du Monde sur la « décommercialisation », publié mi-2025, partout ou presque, les rues commerçantes se vident de leurs échoppes, perdant peu à peu leur dynamisme
. La part des locaux commerciaux vides — le fameux « taux de vacance » — a ainsi « doublé en 20 ans et atteint des niveaux record » à travers le pays. (Premier graphique de points sur l’Hexagone, de différentes tailles et intensité, illustrant le nombre de commerce et le taux de vacance, puis second graphique avec plusieurs flèches montant vers le haut.)
Et d’après le magazine spécialisé LSA, 54 % des personnes interrogées craignent que les commerces de centre-ville ne soient voués à disparaître
.
Mais… pourquoi ? Pourquoi y a-t-il des commerces vides en centre-ville ? Et que peut-on faire face au problème ? Dans cette vidéo, on va faire le point.
D’abord, sur les causes. Les commerces en périphéries, l’austérité, la flambée des loyers… Mais il y a aussi des spécificités locales. (Des images illustrent respectivement ces sujets.) Derrière les façades de certaines propriétés privées, il y a des réalités souvent méconnues. (Images à l’intérieur d’un immeuble très dégradé.) Et enfin… il y a la situation mondiale. Aucun territoire n’y échappe vraiment. L’explosion du commerce en ligne, de la mode ultra-éphémère et de la seconde main, l’inflation à cause de la guerre en Ukraine…
Et face à ça, il y a des solutions : ce que peut faire une mairie comme celle de Blois, les propriétaires, les sociétés d’investissement, l’État… et ce que chacune et chacun peut faire à son niveau.
Avant de nous pencher sur les causes des fermetures, prenons un peu de recul et analysons ensemble à quoi ressemble le commerce en centre-ville.
(Le chiffre 1 apparaît en grand à l’écran.)
Dans le c½ur commerçant de Blois, il y a 636 locaux commerciaux. C’est un chiffre important, puisque d’autres villes pourtant plus grandes, en ont moins en proportion. 28% des commerces en activité sont des restaurants, des bars et des hôtels, 26% des services (notamment les agences), 15% font de l’habillement, 10% sont dans l’esthétique et le bien-être, 9% sont des commerces de proximité (boulangerie, supérette, fleuriste), et le reste sont répartis dans d’autres secteurs (maisons, culture, loisirs, ou autres).
Identifier les types de commerces installés est important, car certains secteurs sont plus affectés que d’autres. Le secteur de l’habillement, par exemple, est en difficulté dans toute la France, qu’il s’agisse des chaînes ou des indépendants. (Graphique de lignes par type de commerce, celle de l’habillement descend tandis que les autres sont relativement stables.)
Au total, lors de notre dernier relevé mi-2025, dans le c½ur commerçant de Blois, 76 locaux étaient vides sur 636 (11,9%). Dans l’hyper-centre-ville, 71 étaient vides sur 553 (12,8%). Et enfin, dans la rue du Commerce, 14 étaient vides sur 70 (20%).
Une partie de la difficulté se concentre donc sur la rue du Commerce. Cette rue étant historiquement la plus visible à Blois, elle peut donner une impression de vide généralisé.
Les données de tous les autres territoires ne sont pas encore disponibles pour 2025. Mais historiquement, Blois s’en sort légèrement mieux que dans d’autres territoires comparables.
Mais cette proportion de commerces vides reste un problème, à Blois comme dans le reste du pays. Et on revient donc à la question : pourquoi ?
Le stationnement est souvent mis en cause, tant sur le nombre de places, que sur leur prix. Pourtant, d’après les relevés au fil de l’année à Blois, il y a toujours des places disponibles dans le centre-ville… (Des panneaux d’orientation indiquent des parkings sur l'espace public avec 90 et 213 places disponibles sur un écran à côté de chacun.) Et dans sa région, Blois est l’une des villes-préfectures où le stationnement est le moins cher. (Graphique illustrant les 6 villes-préfectures de la région, pour 2 heures de stationnement sur la voirie payante : 6¤ à Chartres, 4,80¤ à Bourges, 4,10¤ à Orléans, 4¤ à Tours, 3,50¤ à Châteauroux et 3,20¤ à Blois. Relevé début août 2025 pour les zones payantes principales (les plus proches du c½ur commerçant), hors abonnements, forfaits et cartes. Puis pastille indiquant qu'il y a jusqu’à 2 h gratuites en souterrain).
Le public ne s’y trompe pas : il y a foule lors des grands évènements et les jours de marché.
Le problème est en fait plus large.
D’après Le Monde, de nombreuses enseignes souffrent d’une consommation bridée par un pouvoir d’achat contraint et un drastique changement des habitudes de consommation, en particulier depuis le début de la pandémie de Covid-19 et la poussée inflationniste qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022
.
Paul Gillet, maire adjoint au commerce. (Il descend la rue Porte-côté.)
Aux niveaux national et mondial, on peut voir qu’il y a une mutation qui est énorme au niveau du commerce, mais du commerce en règle générale : grandes villes, petites villes, métropoles… C’est à dire que depuis le Covid, on a vu une mutation complète des manières de consommer, des types de consommation. On est passé clairement du commerce physique au commerce digital, mais dans une proportion qui est énorme.
Voix off.
En effet, 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, certaines chaînes et grandes plateformes de commerce en ligne proposent des prix cassés. Bien souvent, en coulisses, cela se traduit par des conditions de travail dégradées. (Vidéos d’un immense entrepôt logistique, puis de personnes triant les colis.)Après Et par ailleurs, toute une partie de leurs produits sont ultra-éphémères, à un prix encore plus bas. (Photo d’une personne entourée de sac de vêtements entassés.) Malgré leur impact environnemental, ces plateformes ont du succès. (Vidéo d’une pile de vêtements dans une déchetterie.) Car le pouvoir d’achat est dégradé depuis longtemps… (Vidéo d’une personne s’attardant sur son ticket de caisse.)
Et en particulier depuis les évènements géopolitiques de 2022. Parmi leurs conséquences économiques : une forte hausse des prix des matières premières, de l’énergie, et globalement… un choc d’inflation. (Graphique de la courbe d’évolution de l’indice des prix, de 1990 à mi-2025, base 2022, avec une hausse de 5,2% en 2022 qui se détache nettement du reste de l'évolution précédente, source Insee.)
En parallèle, les inégalités entre les niveaux de vie sont actuellement au plus haut depuis 30 ans. (Graphique de la courbe d’évolution du rapport entre les niveaux de vie moyens des 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres, de 1996 à 2023. Source Insee Première numéro 2063 (juillet 2025) et Observatoire des inégalités.)
Une petite partie de la population a vu ses revenus progresser fortement. Mais la grande majorité a vu ses revenus : soit baisser ; soit légèrement augmenter, certes… mais pas assez pour rattraper le dernier pic d’inflation. (Infographie de 100 silhouettes, les 10% les plus à droite en vert avec la légende « Hausse du niveau de vie des 10% les plus aisés », et les 90% restant allant du rouge à l’orange avec la légende « Baisse, stagnation ou trop faible augmentation du niveau de vie du reste de la population. Source Insee Première numéro 2063 (juillet 2025)).
Autrement dit : le pouvoir d’achat baisse… en même temps que les factures augmentent.
S’ajoutent à ça les zones commerciales de périphérie. À Blois il y en a 2. (Photo satellite zoomant sur les deux zones au sud et au nord de Blois.)
De nombreuses chaines préfèrent s’y installer plutôt que de rester en centre-ville. Parmi leurs arguments : la plus grande quantité d’espace disponible, pour exposer plus de produits, et concurrencer les rayons quasi infinis du commerce en ligne. (Vidéo d’une personne au milieu d’un long rayon de vêtements.)
Stéphanie Charret, directrice du Commerce à la Ville de Blois, nous en parle.
Stéphanie Charret, directrice du Commerce à la Ville de Blois. (Elle se tient devant l’entrée fleurie du quartier des arts.)
Les plus grandes surfaces commerciales de la rue du Commerce font à peu près 200 250 mètres carrés. Aujourd’hui, les grandes enseignes qui nous approchent, le cahier des charges est très précis, très clair. Il faut minimum minimum 300 mètres carrés de surface commerciale. Et ça encore, j’insiste là dessus, c’est vraiment le minimum. Quand on parle de plusieurs milliers de mètres carrés en zone de périphérie. Donc voilà, il y a… Il y a une problématique nationale que l’on connaît tous, avec des changements importants dans les modes de consommation.
Voix off.
Pour les commerces qui n’ont pas besoin d’une grande surface et qui veulent s’installer en centre-ville, il reste un autre gros, gros problème, qui ne se voit pas forcément depuis la rue : l’état déplorable de certains locaux. À plusieurs endroits, les propriétaires privés ont complètement abandonné leur immeuble, et l’ont laissé se dégrader, petit à petit… au point qu’il est devenu difficile, voire impossible, de louer le local du rez-de-chaussée à un nouveau commerce. (Vidéo aérienne de l’hyper-centre-ville, puis au sol au milieu d’autres personnes dans la rue du Commerce, puis à l’intérieur d’une immeuble (pastille « propriété privée ») dégradé, avec de grosses taches au sol du rez-de-chaussée, puis dans les étages avec des fenêtres de toit ouvertes qui causent des dégâts des eaux, l’entrée de pigeons dont on voit les fientes sur le sol intérieur, les peintures et papiers peints qui tombent.)
La Ville est entrée dans certaines de ces propriétés privées… pourtant très protégées, juridiquement. (Le maire et l’adjoint à la ville durable entrent et font un tour des lieux, manifestement atterrés.) Elle n’est autorisée à le faire que sous certaines conditions : une alerte des personnes occupant l’immeuble, une autorisation du préfet, ou en cas de risque grave, visible de l’extérieur, avec un expert et des pompiers. Et une fois à l’intérieur, le constat est clair : la situation empire progressivement.
Marc Gricourt, maire de Blois. (Dans un étage d’un immeuble délabré.)
Nous sommes ici dans un immeuble de la rue du Commerce, dans un état de délabrement, voire de péril d’ailleurs. Mais comme beaucoup d’autres immeubles, le diagnostic que l’on a fait l’année dernière a confirmé cet état de vétusté des immeubles. C’est quelque chose d’incroyable. Alors c’était une partie… là, nous sommes au dessus, au deuxième étage, au dessus d’un commerce, voire troisième, je sais plus. On a pu voir l’escalier dangereux avec des marches qui sont défaillantes. (Plan de coupe avec des marches manifestement pas solides, dont la surface est très creusée au point qu’il y a un jour avec l’arrière de l’escalier.) On voit ici c’est une partie habitée. Donc jusqu’à quelle époque ? 50, 60 ans ? (Plan de coupe avec un évier rempli de fientes d’oiseaux et de détrituts divers.) En tout cas complètement abandonné. Et du coup, avec une toiture, on peut le constater qui est complètement détériorée, délabrée. On a, quand il pleut, des fuites jusqu’au rez-de-chaussée, dans le commerce. (Plan de coupe avec une verrière en partie ouverte, laissant l'eau couler le long des murs jusqu’au rez-de-chaussée où l’on retrouve la tache du début.) Voilà, je crois que c’est un bel exemple de ce qui est malheureusement la réalité de beaucoup d’immeubles.
Voix off.
Donc même quand des commerces veulent s’installer dans certains immeubles du centre-ville, la réalité est que ça n’est pas toujours possible… vu leur vétusté, par manque d’investissement par leur propriétaire.
Pourtant, en plus des aides nationales, en 2020, Agglopolys avait réservé 857 000 ¤ pour aider les propriétaires à investir dans leur immeuble. Bilan 5 ans plus tard : seulement 8 % de cette enveloppe a été utilisée ! (Chiffres représentés par un graphique en anneau.) Une proportion bien plus faible que les incitations comparables dans les autres quartiers de la ville. En résumé, malgré les aides, de nombreux propriétaires du centre-ville n’ont pas profité de l’occasion pour faire des travaux, et de nombreuses enseignes ne peuvent donc pas s’installer.
Stéphanie Charret, directrice du Commerce à la mairie de Blois. (Elle se tient devant l’entrée fleurie du quartier des arts.)
Aujourd’hui, le cahier des charges est très clair pour ces enseignes : il faut des cellules qui soient prêtes à l’emploi. Le rez-de-chaussée est peut-être correct visuellement parlant, mais en fait, il suffit d’aller dans les réserves, dans les espaces de stockage, dans les étages, pour se rendre compte, en fait, que la vie, qu’elle soit économique ou autre, y est totalement impossible. (…) Aujourd’hui, effectivement, les immeubles doivent faire l’objet d’importants travaux et il est en tout cas inimaginable, ça c’est une certitude, que demain on puisse relouer ce commerce en l’état.
Voix off.
En résumé : un local vide ne signifie pas forcément un local disponible. Si le propriétaire privé n’a pas fait le nécessaire, le local ne peut pas être loué.
Cette réalité, c’est la raison pour laquelle on distingue deux taux de vacance. Dans la rue du Commerce par exemple, Il peut y avoir 20 % de vacance visible, celle que l’on remarque en passant devant, mais il y a en fait 10 % de vacance réelle, quand on prend en compte ce qui peut vraiment être loué à un commerce. (Chiffres représentés par un graphique en anneau.)
Un autre problème se pose : l’accès aux étages.
Même quand les immeubles sont en bon état, ils n’ont pas tous un accès direct aux étages, indépendant de la boutique. (Photo d’une porte entre deux boutiques, donnant un accès indépendant aux étages.) Concrètement, il n’y a pas d’autre entrée au rez-de-chaussée que celle du local commercial. Donc quand le commerce est fermé en fin de journée, c’est en fait tout l’immeuble qui ferme en même temps. (Vidéo d’une commerçante fermant son rideau métallique.) Conséquence : les étages de ces immeubles ne peuvent pas être utilisés comme logements.
Et faute de pouvoir louer les étages séparément à des particuliers, certains propriétaires louent donc leur immeuble en un seul lot, de la cave au grenier… (illustration d’un immeuble où les étages sont entourés par un trait rouge séparément, puis où tout l'immeuble est entouré par un trait rouge), faisant grimper le loyer à un montant totalement inabordable pour un commerce en rez-de-chaussée. Certains immeubles étaient ainsi loués jusqu’à 7 000 ¤ mensuels pour 100… 200 mètres carrés maximum réellement utilisés au rez-de chaussée. (Illustration d’un ticket de caisse listant le rez-de-chaussée (local commercial) et les étages 1 à 3 (inutilisés) et le total.) Peu de commerces peuvent suivre de tels montants sans mettre la clé sous la porte.
En résumé : certains immeubles privés sont inadaptés, d’autres sont mal entretenus voire insalubres (avec des conséquences pour les commerces en rez-de-chaussée), et une grande partie des immeubles cumule même les 2 problématiques. (Illustration de 5 immeubles. Les 2 à chaque extrémité ont une étiquette « bon état ». Les 3 autres ont une étiquette « inadapté », « mal entretenu » et « inadapté + mal entretenu ».)
Les expertises et les diagnostics indépendants commandés par la Ville ne concluent pas que des immeubles risquent de s’effondrer, mais ils confirment que beaucoup sont vétustes, dégradés, voire très dégradés.
Stéphanie Charret, directrice du Commerce à la mairie de Blois. (Elle se tient devant l’entrée fleurie du quartier des arts.)
Ce qui est vraiment pour nous parfois frustrant, c’est que la rue du Commerce reste la rue la plus demandée, la plus plébiscitée. Et c’est normal parce qu’historiquement le commerce est associé à cette rue et c’est tout naturel.
Voix off.
Dans ce quartier, les parcelles datent souvent de la Renaissance, voire du Moyen-Âge. De nombreux immeubles et arrières d’immeubles sont presque aussi anciens. Ils ont été conçus en fonction de leur époque. Moins ils sont entretenus et adaptés par leurs propriétaires privés au fil des ans, moins ils correspondent aux enjeux et aux besoins de notre époque, notamment l’accessibilité, la végétalisation et la population en augmentation. (Des plans de coupe illustrent ces trois thèmes, avec un ascenseur pour l’accessibilité, des arbustes dans un petit jardin pour la végétalisation, et une vidéo accélérée du public sur la place Louis-12.)
En résumé, le commerce en centre-ville, à Blois comme dans le reste de la France, est affecté par de nombreux problèmes : l’inflation mondiale, l’austérité, mais aussi des immeubles inadaptés, en manque d’investissement de la part de propriétaires, loués trop chers… Résultat : des locaux vides. Vides… mais minoritaires. Pour rappel, à Blois, le taux de vacance est de 11,9 %.
Mais 11,9 %, ça reste trop. Alors pour ces locaux vides, des solutions existent. Certaines peuvent être mises en place par les Villes et les Agglomérations. À Blois, c’est ce qui se passe. Dans cette seconde partie, on va donc faire le tour des solutions.
(Le chiffre 2 apparaît en grand à l’écran.)
D’abord, sur les immeubles dégradés ou inadaptés : on a vu que certains propriétaires ne cherchaient pas à les rénover, malgré les aides financières. D’autres moyens d’actions vont donc être mis en ½uvre.
Marc Gricourt, maire de Blois. (Sous un arbre de la place au croisement de la rue du Commerce et des Orfèvres.)
Les mesures incitatives, eh bien, n’ont pas donné de résultats. Donc on passe à quelque chose aujourd’hui de plus contraignant, de plus exigeant avec, on va dire, quasiment une obligation pour les propriétaires d’intervenir sur leur propriété, de pouvoir faire des travaux qui vont permettre de résoudre cette problématique d’insalubrité.
Voix off.
Ce dispositif plus contraignant, c’est celui de l’ORI, pour « opération de restauration immobilière ».
Jérôme Boujot, maire adjoint à la ville durable. (Il marche lentement place du Marché au beurre.)
C’est un dispositif qui va contraindre les propriétaires qui n’agissent pas. C’est à dire qu’aujourd’hui les collectivités ont délibéré en donnant des adresses précises sur des bâtiments qui sont donc identifiés. Et ces bâtiments, si jamais les propriétaires qui ont été informés de la démarche n’interviennent pas sur leur patrimoine, on va pouvoir les exproprier. L’Agglomération va devenir propriétaire du bien et pourra ensuite soit le revendre à un porteur de projet, soit réaliser elle-même les travaux pour ensuite revendre le bâtiment à un nouveau propriétaire qui, lui, entretiendra son patrimoine.
Voix off.
De nombreux immeubles du centre-ville sont concernés. En fonction de différents critères, l’Agglomération et la Ville de Blois ont identifié une première série de 7 immeubles. Pourquoi 7 ?
Jérôme Boujot, maire adjoint à la ville durable. (Il marche toujours lentement place du Marché au beurre.)
Parce que c’est d’abord des bâtiments dans lesquels on a pu entrer. On n’a pas pu entrer dans tous les bâtiments. Ce sont des bâtiments… je rappelle que ce sont des propriétés privées. Donc 7 bâtiments dans lesquels on a pu entrer et 7 bâtiments dans lesquels on va notifier aux propriétaires qu’ils devront réaliser les travaux dans un certain délai évidemment.
Voix off.
Et pourquoi pas davantage d’immeubles ?
Jérôme Boujot, maire adjoint à la ville durable. (Il marche toujours lentement place du Marché au beurre.)
La collectivité a ses obligations financières. Il est impossible de tout acheter. C’est pour ça qu’il faut d’abord s’appuyer sur le propriétaire. La compétence d’une collectivité, ce n’est pas de gérer un immeuble, de gérer des loyers, que ce soit des baux commerciaux ou des baux d’habitation.
L’objectif, c’est bien celui-ci pour faire revenir des habitants en centre-ville, sur cet axe, notamment de la rue du Commerce où aujourd’hui on est en déficit d’habitants.
Voix off.
C’est important car avec 3 000 âmes, l’hyper-centre-ville est actuellement le quartier le moins peuplé de Blois ! Plusieurs opérations ont eu lieu, sont en cours ou sont prévues pour proposer de nouveaux logements rénovés dans le quartier, notamment : une cinquantaine rue Gallois, 22 rue de Lattre de Tassiny, 111 prévus dans l’Hôtel-Dieu et 39 rue Denis-Papin. (Carte satellite avec un point pour chaque projet, le nom de la rue et le nombre de logements.)
Double avantage : les commerces peuvent se réinstaller au rez-de-chaussée, mais les étages peuvent aussi de nouveau accueillir des habitantes et habitants. (Vidéo d’une commerçante dépliant une chaise devant sa vitrine, et de deux personnes emménageant dans un appartement.)
Jérôme Boujot, maire adjoint à la ville durable. (Il marche toujours lentement place du Marché au beurre.)
Si on doit comparer des rues à Blois, la rue du Commerce, la rue Porte-Chartraine, l’avenue Wilson… on se rend compte qu’il y a un décalage en termes d’habitants. Dans cette rue du Commerce, malheureusement, il y a très peu d’habitants aux étages. Et c’est aussi là qu’on a des commerces qui sont en souffrance. Dans d’autres rues, la rue Porte-Chartraine. On a des habitants aux étages. Sur l’avenue Wilson, on a des habitants aux étages. Sur la rue Porte-Côté, on a des habitants aussi aux étages (plans de coupe avec une vidéo pour chacune des rues) et on se rend compte que dans ces rues là, la dynamique économique, elle, est moins fragile que sur la rue du Commerce.
Voix off.
À côté du problème de logement, la Ville met en place d’autres solutions pour accompagner la dynamique économique : notamment avec un accompagnement complet des commerces dans leur projet.
Stéphanie Charret, directrice du Commerce à la mairie de Blois. (Elle se tient devant l’entrée fleurie du quartier des arts.)
À leur demande, on les reçoit pour gérer leurs différentes problématiques et besoins, mais également l’objectif de la direction étant d’accompagner les porteurs et porteuses de projets. On en accompagne plus de 70 à l’année dans le cadre de reprise d’activité ou de création de nouveaux magasins. Notre accompagnement, c’est vraiment de les aider sur un volet vraiment purement administratif. Par exemple l’installation d’une enseigne, la réalisation de travaux au sein du commerce, l’obtention d’une licence débit de boissons… En tout cas, les problématiques sont très larges, avec des interlocuteurs très importants, très variés. Et effectivement, le but c’est de faciliter ce maillage avec tous les interlocuteurs et de les orienter vers les bonnes personnes, mais aussi nos partenaires économiques pour par exemple, l’obtention de prêts d’honneur. Voilà des choses qui vont faire que le projet va non seulement exister, être créé, mais pas que, l’objectif étant également que le projet se pérennise.
Voix off.
La direction du Commerce de la Ville a aussi pour mission de démarcher des enseignes qui pourraient correspondre aux besoins blésois.
Et puis financièrement, plusieurs aides de l’Agglomération sont proposées : une pour aider à rénover les boutiques, et une pour aider au lancement.
Stéphanie Charret, directrice du Commerce à la mairie de Blois. (Elle se tient devant l’entrée fleurie du quartier des arts.)
Le bonus à l’installation : donc il s’agit d’une nouvelle aide économique à destination des porteurs de projets. Donc ce sont les porteurs de projets qui en sont les bénéficiaires. Cette nouvelle aide est complémentaire aux aides aux travaux déjà existantes et mises en application. La particularité du bonus à l’installation, c’est qu’elle va s’appliquer uniquement sur les commerces de centre ville, en tout cas là où la vacance commerciale est la plus présente. Justement, l’objectif du bonus, c’est créer un effet boost sur un c½ur de ville souvent plus touché par la vacance commerciale. Donc en permettant aux porteurs de projets d’avoir une aide financière, une enveloppe financière comprise entre 1000 et 3 000 ¤ qu’il va obtenir en contrepartie d’une négociation avec le propriétaire. Par exemple va être demandé au propriétaire d’offrir un mois de loyer minimum gratuit à son futur locataire. Pourquoi ? Parce qu’on le sait, dans le cadre de l’installation, un indépendant n’a pas de trésorerie, n’a pas encore effectivement fait rentrer le chiffre d’affaires. Et on veut lui permettre en fait tout simplement de s’installer dans les meilleures conditions.
Voix off.
Enfin, la Ville accompagne aussi l’association de commerçantes et commerçants, les « Vitrines de Blois », logistiquement et surtout financièrement, avec une augmentation en 2019, et un soutien maintenu depuis. Objectifs, notamment : faciliter le partage d’informations, la promotion des commerces auprès du public, ou encore l’organisation d’évènements, etc. (Vidéo d’une personne naviguant sur le site web de l’association puis un de leurs comptes sur les réseaux sociaux.)
Et parce qu’on sait qu’il ne suffit pas de rénover les immeubles et d’y accueillir de nouveaux commerces, il faut aussi s’intéresser au cadre de vie en général. C’est d’ailleurs par là que la Ville a commencé. Car contrairement aux immeubles qui sont des propriétés privées (et dont l’entretien est de la responsabilité de leurs propriétaires) l’espace public, lui, appartient à la commune.
Parce que c’est sa première responsabilité, cet espace public a donc été amélioré et réaménagé, progressivement. Objectif : un meilleur cadre de vie et, au passage, une mise en valeur des commerces. (Vidéos du parvis de la gare, puis d’un parcours accéléré du pont Jacques-Gabriel à la rue Porte-côté, puis d’un panorama de la place Rol-Tanguy, des bords de Loire aux commerces.
Autre thématique : le stationnement et les déplacements. (Vidéo aérienne d’un immense parking automobile.) Parmi les idées reçues, il y a celle qu’il suffirait de créer davantage de places de stationnement et de les rendre gratuites, pour que les commerces de centre-ville en France aillent mieux. On l’a vu, il y a plein d’autres raisons qui font que les centres-villes français sont en difficulté aujourd’hui. Mais qu’en est-il au final ?
Jérôme Boujot, maire adjoint à la ville durable. (Il marche toujours lentement place du Marché au beurre.)
Alors il faut bien effectivement dissocier deux choses. Est ce qu’il n’y a pas assez de stationnement ? Ça c’est faux puisque l’offre de stationnement, c’est plusieurs milliers de places à Blois, donc l’offre de stationnement, elle existe.
Voix off.
En effet, les statistiques d’affluence le montrent, il y a toujours des places libres à Blois, toute l’année, dans les parcs souterrains. (Zoom sur des panneaux d’orientation indiquent des parkings sur l'espace public avec 92 et 249 places disponibles sur un écran à côté de chacun.)
Jérôme Boujot, maire adjoint à la ville durable. (Il marche toujours lentement place du Marché au beurre.)
La question en réalité qui est posée, c’est le stationnement gratuit. Certains évoquent le fait plutôt qu’il n’y a pas assez de stationnement gratuit et parce qu’il n’y a pas assez de stationnement gratuit en ville, ça n’incite pas à venir en ville et donc ça incite plutôt à aller en périphérie, dans les commerces de périphérie parce que dans les commerces de périphérie, là, le stationnement est gratuit. Mais de quoi est ce qu’on parle ? Quand vous venez en ville, que ce soit la semaine ou que ce soit le samedi, notamment le samedi après-midi, vous pouvez bénéficier de tarification gratuite.
Vous avez la première heure qui est gratuite tous les jours de la semaine et vous avez le samedi après-midi sur les périodes où potentiellement, on vient davantage déambuler, flâner, profiter des commerces et on a plus le temps, on a 2 h de stationnement gratuites dans les parkings souterrains. Suffit juste de demander au commerçant un ticket, et ce ticket, c’est une contremarque qui permet de stationner gratuitement 2 h dans les parkings souterrains. (Le ticket apparaît à l’écran.)
Donc c’est possible de se garer à Blois, il y a des milliers de places. Et c’est possible de se garer gratuitement. Et ça dans l’hyper centre ville.
Voix off.
Ces solutions pour le stationnement complètent le transport en commun, avec 2 navettes gratuites ; des abonnements de transports en commun avec des petits prix, solidaires voire gratuits ; tout le réseau cyclable en cours d’aménagement, ou encore des garages à vélo. (Plan de coupe d’un bus, d’une navette, de la page web Azalys des abonnements solidaires de 3 à 15 ¤ par mois, de la carte des 3 lignes du réseau cyclable et d'une personne rentrant son vélo dans un garage à vélo.)
Et puis, une fois dans le centre-ville, il y a plein de choses à faire en parallèle des commerces, notamment se balader dans un patrimoine exceptionnel, classé à l’Unesco.(Plan de coupe vidéo des jardins de la ville et des personnes s'y attardant.)
Marc Gricourt, maire de Blois. (Sous un arbre de la place au croisement de la rue du Commerce et des Orfèvres.)
Le château, qui est la première locomotive d’attractivité touristique et culturelle. Nous avons des musées, des sites uniques comme la Maison de la Magie, comme la Fondation sur l’art contemporain, bref… la Maison de la bande dessinée… Nous avons cette richesse d’offre culturelle et touristique qui est une réalité, et qui fait venir des milliers de touristes chaque année, pas seulement, d’ailleurs sur la période estivale. (Plans de coupe vidéo des différents lieux évoqués.)
Voix off.
À Blois, il y a par exemple les festivals Des Lyres d’été, Des Lyres d’hiver, et d’autres organisés par des associations.
Marc Gricourt, maire de Blois. (Sous un arbre de la place au croisement de la rue du Commerce et des Orfèvres.)
Le festival d’histoire qui est unique en France, qui rassemble 50 à 55 000 festivaliers chaque année sur quatre jours, qui est un élément de dynamisation très fort de l’activité économique, pour l’hôtellerie, pour la restauration, pour l’hébergement en général, mais aussi pour nos commerçants qui nous font ce retour positif sur ce temps de festival. Et puis, un peu plus tard, fin novembre, le festival de bande dessinée, donc avec là aussi un public très large qui vient profiter de ce festival autour de la bande dessinée, mais qui profite aussi de ce que peut offrir notre ville en termes de patrimoine, de culture, mais aussi d’offres commerciales en centre-ville. (Plans de coupe avec des vidéos illustrant la foule présente à ces festivals, dans les rues et dans les lieux culturels de la ville.)
Voix off.
Cela se traduit en chiffres : 500 000 visiteuses et visiteurs entrent chaque année dans les sites culturels de la Ville, l’occasion de croiser les cultures du monde entier. (Plan de coupe avec une vidéo de personnes en file d’attente devant le Château royal, puis vidéo aérienne au-dessus de la Loire en direction du c½ur de ville.)
On l’a vu, les centres-villes font face à de nombreux problèmes, loin d’être tous localisés. Il y a aussi plein de solutions pour qu’ils continuent à vivre :
- contrainte des propriétaires récalcitrants ;
- aides financières ;
- accompagnement des commerces ;
- réaménagement et amélioration de l’espace public ;
- animations sportives et culturelles ;
- stationnement facile et parmi les moins chers, etc.
Et chacune et chacun a aussi un rôle à jouer, notamment :
- en profitant des commerces de proximité… autant que possible ;
- en profitant des transports en commun, des infrastructures cyclables et des heures gratuites de stationnement ;
- etc.
Mais Blois cherche aussi des partenaires spécialisés…
Marc Gricourt, maire de Blois. (Sous un arbre de la place au croisement de la rue du Commerce et des Orfèvres.)
C’est un appel évidemment de prise de responsabilité, déjà des propriétaires. Et ensuite, si des investisseurs locaux ou hors de nos frontières départementales souhaitent investir, bien sûr qu’ils viennent ici. Nos services les accompagneront pour voir ce qu’est la réalité de notre centre-ville, la réalité de ces immeubles concernés et possiblement donc d’espérer de leur part un investissement.
Voix off.
Donc pour tout projet d’implantation de commerce, contactez notre direction du Commerce ; et pour tout projet d’acquisition-rénovation d’immeuble, contactez la direction de l’Urbanisme. (Texte à l’image : vous avez un projet ? blois point f r, barre oblique, contact.)
Et si vous avez une question à laquelle ce reportage n’a pas répondu… posez-la en commentaire ! (Vidéo aérienne du pont Jacques-Gabriel à la tombée de la nuit, sa flèche illuminée.)